Protéger la biodiversité dans les espaces naturels sensibles

Le rôle du Département ne se limite pas à entretenir et à aménager les 17 espaces naturels sensibles dont il est propriétaire. Dans le cadre de sa stratégie pour la biodiversité, le conseil départemental intervient dans les autres espaces naturels inscrits à l’inventaire naturaliste audois. Ces interventions peuvent être techniques et/ou financières et sont menées en partenariat avec les acteurs institutionnels concernés et les associations de protection de l’environnement. La loi sur les espaces naturels sensibles impose notamment d’ouvrir au public les sites qui peuvent être accessibles et de lui en faire découvrir les richesses.

Quelques exemples d’actions dans les espaces naturels sensible de l’Aude, hors propriétés départementales

La restauration des milieux aquatiques

Les milieux aquatiques et humides, qui renferment une exceptionnelle biodiversité, ont subi depuis des années divers préjudices au travers d'aménagements destructeurs, de pollution, d'abandon de gestion, etc.

Le Département - par sa compétence espaces naturels sensibles - et ses partenaires ont engagé diverses actions de restauration.

Le Département a notamment participé financièrement, avec l'agence de l'eau Rhône Méditerranée, à la restauration, engagée par le syndicat de rivière de la Haute-Vallée de l'Aude, du lit d’un petit cours d’eau en Haute-Vallée de l’Aude, le Rebounedou, afin qu’il retrouve son intérêt pour la faune aquatique en recréant un parcours de méandres, supprimé dans les années 1970.

En terme de zones humides, le Département de l'Aude soutient financièrement (depuis plusieurs années et en partenariat avec l'agence de l'eau Rhône Méditerranée Corse) le syndicat de rivière Aude Centre qui intervient sur la Grande Sagne aux Martys. Cette tourbière présente un patrimoine naturel exceptionnel, malheureusement progressivement envahie par des arbres et arbustes. L’opération permet de restaurer ce milieu humide et d’en maintenir la biodiversité.

La réouverture de prairies

L’abandon de l’élevage dans les années 60, notamment en milieu méditerranéen, a conduit à la disparition progressive des prairies, appelées pelouses sèches en milieu méditerranéen. Avec le Conservatoire des espaces naturels du Languedoc-Roussillon, le Département participe à des opérations de reconquête de ces milieux. Pour y parvenir, les différentes parties prenantes (collectivités territoriales, éleveurs, vignerons, pratiquants de sports de nature, chasseurs, naturalistes …) se réunissent pour définir les actions concertées de protection de la biodiversité qui permettent la réouverture de ces pelouses envahies par arbres et arbustes. C’est le concept d’intendance du territoire mis en oeuvre par le CEN Languedoc-Roussillon. L’installation de troupeaux de chèvres ou de brebis est par exemple favorisée afin de garantir un entretien écologique des prairies et pelouses d’altitude. On voit aussi réapparaitre des plantes rares comme les orchidées et les gagées, ou encore des oiseaux et des insectes qui avaient disparu. La restauration des prairies est essentiellement menée dans les Corbières, en partenariat avec le Parc naturel régional Corbières-Fenouillèdes et dans la Haute-Vallée de l’Aude.

La préservation du littoral

Les lagunes, étangs, pelouses méditerranéennes et forêts du littoral sont soumis à de fortes pressions d’urbanisation et de sur-fréquentation. Un partenariat existe depuis 15 ans entre le Département de l'Aude, la Région, le parc naturel régional de la Narbonnaise (PNR), les communes et le Conservatoire du littoral afin de protéger ces milieux naturels très spécifiques. Plus de 3 000 hectares sont ainsi surveillés, gérés, restaurés par des gardes du littoral, des agents municipaux et des techniciens du PNR. Cette collaboration permet par exemple de rendre accessible au public le Doul, petite lagune très salée et enserrée dans un petit cirque de collines, le gouffre de l'Oeil doux, étonnant effondrement calcaire en pleine garrigue, les roselières du Grand Castelou, refuge de tant d'espèces d'oiseaux à admirer depuis un observatoire discret ou encore l'île Sainte-Lucie, qui bénéficie d'un label "réserve naturelle régionale".